Dès le début du 19e siècle, les habitants de notre partie de la seigneurie de Chambly demandent la création d’une paroisse, avec une église sur les rives du Richelieu, comme partout ailleurs le long de la rivière. Leurs demandes ne sont pas acceptées.
En 1842, Mgr Bourget décrète l’érection de la paroisse Saint-Bruno-de-Montarville et, en 1852, il y annexe une grande partie du territoire grandbasilois.
En 1869, une nouvelle requête, signée par 87 chefs de famille, est adressée à Mgr Bourget. Basile Daigneault, un cultivateur local, joue un rôle important dans ce mouvement. Et Surprise! le terrain offert pour l’église et ses dépendances est situé dans les terres, sur un petit chemin de campagne, loin de la rivière mais près d’un nouveau mode de transport, le train.
Le 23 novembre 1870, Mgr Bourget édicte la création de la paroisse sous le titulaire de Saint-Basile-le-Grand, une forme d’hommage à celui qui s’est impliqué dans la démarche. Le territoire jadis cédé à Saint-Bruno est récupéré.
Joseph Edmond Dupras, 34 ans, est nommé curé. Le contexte est difficile. Le nouveau curé arrive dans un milieu où il n’y a rien. Il ira même jusqu’à demander son transfert. Mais les difficultés forgent des liens. Toute sa vie par la suite, après son départ en 1875, il exprimera son attachement pour Saint-Basile-le-Grand.
1870. La paroisse est ainsi fondée! Il n’y a pas d’église. On utilise une vieille maison de pierre comme chapelle. On y installe un chemin de croix et une petite cloche. On construit une maison de bois, face à la future église, afin d’y loger le curé en attendant de la convertir en résidence pour le bedeau.
Il faut attendre jusqu’en 1876 pour la construction d’une église. Celle-ci est en pierre, de style néo-gothique, avec une très belle architecture épurée. Les habitants ont contribué, non seulement monétairement, mais aussi en participant à une corvée de pierres, chacun les amassant aux champs et les apportant sur des tombereaux. Examinez le mur latéral à l’extérieur : il témoigne du labeur de nos ancêtres.
La chapelle de pierre est trop vétuste pour être convertie en presbytère. En 1884, on procède à la construction d’un grand presbytère de bois de deux étages. Celui-ci est détruit par un incendie en 1948, remplacé par l’actuel.
Prenez le temps d’examiner les nombreux rappels de l’histoire de notre paroisse : l’architecture magnifique de notre église avec son plafond de bois et ses vitraux, ses murs latéraux en pierre des champs, les vestiges des fondations de l’ancienne chapelle devant le presbytère, les mausolées du 19e siècle dans le cimetière. Admirez aussi les ajouts récents : le coq Le Victorieux trônant fièrement sur la flèche du clocher, la place des Générations, devant le parvis, où le temps s’écoule comme l’eau, l’été, dans notre fontaine plus que centenaire…
Richard Pelletier