Bonjour à vous,
Pour l’entrée en Carême, j’aimerais revenir à la base des objectifs de ce message hebdomadaire : sensibiliser et amorcer des réflexions qui suscitent des changements constructifs et consciencieux dans nos modes de consommation et nos habitudes de vie.
Le temps du Carême est propice aux remises en question, à admettre nos manques et se recentrer sur des valeurs porteuses de vie et d’espérance. C’est ce qu’on retrouve dans le message du pape François pour le carême 2024 dont le titre est : « À travers le désert Dieu nous guide vers la liberté »[1]. Au 2e paragraphe, il écrit : « L’exode de l’esclavage vers la liberté n’est pas un chemin abstrait. Pour que notre Carême soit aussi concret, la première démarche est de vouloir voir la réalité. » Quelle est cette réalité? Pour vous, pour moi, elle est différente. Cependant, permettez-moi de mentionner une réalité qui dérange et fait tellement peur que bien des personnes restent dans le déni ou l’indifférence : notre existence est mise en péril si on persévère dans notre croissance à l’occidentale sans égard pour la planète et les êtres vivants. Et surtout, parce que nous dévions de notre rôle chrétien de bienveillance envers la création qui nous nourrit, nous abrite et nous protège.
Je propose que ce Carême 2024 soit un temps de prière et de jeûne (de carbone, d’achats, de viande de bœuf, etc) pour mettre fin au changement climatique. « C’est un acte de pénitence pour ce que nous, dans le monde riche, avons fait, et c’est une prière pour obtenir de l’aide afin d’éviter une catastrophe[2] ». Rappelez-vous, tout est lié. Tout ce que nous consommons à un impact sur la nature, l’environnement et les personnes. La clameur de la terre est souvent la clameur du pauvre. Est-ce que tous nos efforts ont un impact? J’ose croire que oui. Ne laissons pas notre confort et notre dépendance à l’immédiateté nous enchainer et freiner notre désir de changement. Je lis en ce moment Génération Laudato Si[3], un condensé de témoignages de jeunes provenant de partout dans le monde. Ils œuvrent et innovent pour travailler à rendre le monde plus écologique au nom de leur foi et surtout après avoir entendu l’appel du pape François dans son encyclique Laudato Si. Mettons-nous à leurs suites et agissons pour la pérennité et la bonne santé de notre Maison Commune.
Bon carême,
Sandra Côté,
agente de pastorale
Responsable diocésaine de la transition écologique
[1] https://www.vatican.va/content/francesco/fr/messages/lent/documents/20231203-messaggio-quaresima2024.html
[2] Traduit de l’anglais de «Fasting from carbon for Lent», Thomas Reese dans nationa Catholic Reporter, 14 février 2024, réf, le 19 février 2024, https://www.ncronline.org/earthbeat/viewpoints/fasting-carbon-lent?utm_source=NCR+List&utm_campaign=65fadd99e1-EMAIL_CAMPAIGN_2024_02_16_04_25&utm_medium=email&utm_term=0_6981ecb02e-65fadd99e1-%5BLIST_EMAIL_ID%5D
[3] Rebecca Rathbone, Marie Zissis, dir., Génération Laudato Si’ : paroles de jeunes chrétiens engagés pour un avenir plus vert, 30 octobre 2023, Novalis, Montréal, 178 p.